Nettoyage et restauration des médailles religieuses anciennes
Lorsque l'on découvre ou que l'on achète une médaille religieuse ancienne, il peut se poser la question du nettoyage et de la restauration de l'objet. C'est un thème qui n'est pas facile à aborder, dans la mesure où chaque médaille est unique, au niveau du métal utilisé, de la durée d'enfouissement et de la qualité de la terre dans laquelle la médaille a été enfouie, la qualité d'exécution de l'objet, ... etc. Bref ! L'état général d'une médaille peut varier grandement selon une multitude de critères. Résultat, la méthode de restauration à utiliser peut elle aussi varier énormément. Et on peut même dire qu'il faut la considérer au cas par cas. Toutefois, je vous donne ci-dessous quelques clefs en fonction du métal dans lequel a été faite la médaille en question.
Or : commençons par le métal le plus noble et aussi le plus facile à aborder. Il y a bien peu de chance que vous trouviez une médaille religieuse du XVIIe ou XVIIIe siècle en or, tant elles sont rares. Mais en parcourant mon blog, vous en verrez quelques-unes malgré tout. Le nettoyage de ces médailles ne pose absolument aucun problème, dans la mesure où l'or est absolument inoxydable et inaltérable. L'objet, après des siècles (voire des millénaires pour certains objets antiques), sort de terre dans le même état que lorsqu'il a été perdu et ainsi enterré. Un simple passage sous l'eau claire suffit a redonner à l'objet son état d'origine. Toutefois, une précaution est à prendre lorsque l'on trouve un objet en or : ne jamais le nettoyer à sec, à sa sortie de terre, le moindre grain de sable ou petit caillou risquant de le rayer irrémédiablement.
Argent : l'argent s'altère et noircie facilement. Plus la teneur en argent est forte, plus il noircie. Toutefois, cette patine n'est pas forcément à enlever. D'un point de vue purement numismatique, et même au plan esthétique, cette patine forgée par le temps, si elle est bien homogène, peut être très belle et il est donc préférable de la conserver. Toutefois, si l'objet présente des concrétions, ce qui est souvent le cas, on peut le plonger dans un bain de nettoyant à cafetière très dilué. Laissez l'objet une ou deux minutes, ressortez-le, passez-le sous l'eau claire en frottant légèrement avec une brosse à dent, et renouvelez l'opération si nécessaire. Cela suffit bien souvent à enlever la plupart des concrétions. Mais ne pas oublier après cela de faire prendre à l'objet un bain de plusieurs heures de bicarbonate de sodium dilué, afin de neutraliser les acides du détartrant à cafetière. Pour les concrétions les plus importantes, la méthode de la papillotte dans de l'eau bouillante salée peut être utilisée, mais vraiment en dernier recours. Pour finir, un coup de gomme blanche léger peut faire briller l'objet (pour les fanas des objets qui doivent briller à tout pris !), en sachant toutefois que passer un coup de gomme blanche non seulement va enlever la patine noire, mais aussi risque d'abimer les reliefs s'ils sont fragiles.
Bronze et cuivre : ce sont probablement les deux métaux les plus difficiles, en tout cas les plus longs à restaurer et nettoyer. La dremel, n'en déplaise à certains, est à proscrire pour les objets anciens, donc précieux. Seule la méthode manuel, au scalpel et à l'aiguille, est à utiliser. Il faut beaucoup de patience, souvent plusieurs heures par médaille, mais le résultat en vaut la chandelle (toutes les médailles nettoyées par mes soins sur ce blog, l'ont été de cette façon). Malheureusement, la patine n'est pas toujours saine, surtout sur les médailles en cuivre, et bien qu'il s'agisse d'objets religieux, les miracles ne sont pas toujours possibles. Personnellement, j'utilise des instruments de dentistes, qui ont l'avantage d'être très fins et de passer partout, et d'être très solide. Depuis quelques moi, j'utilise également des outils trouvés sur le net. Un peu de pub gratuite au passage : il s'agit des "Crayons à André". Ce sont des outils, qui, je dois bien l'avouer, sont très bien pensés. Le lot, d'un prix abordable, comprend un crayon à pointe fine acier, un crayon à mine dure acier, un crayon double-côté à mèches acier et un scalpel en laiton. Ce dernier sert à dégrossir les concrétions et enlever la terre durcie; les deux crayons à mine (qui peuvent être taillés une fois usés) servent à aller dans les creux et bien nettoyer tout en respectant la patine; le crayon à mèches sert à enlever la poussière et fignoler le nettoyage. J'ai essayé ces outils et je suis adepte depuis. Ils sont faciles d'utilisation et se tiennent bien en main (comme n'importe quel crayon), contrairement aux outils de dentistes qui fatiguent rapidement les doigts.
A vous de vous faire une idée : www.nettoyervostrouvailles.com
Plomb : le plomb est un métal qui s'oxyde facilement et surtout qui s'effrite. Le passage sous l'eau est à proscrire absolument. Le nettoyage doit s'effectuer à sec, en évitant les outils trop aiguisés ou pointus qui rayent ce métal. Un coup de brosse à dent et éventuellement un nettoyage des reliefs au curre-dent suffisent souvent à redonner un coup d'éclat à l'objet. Mais la plupart du temps, malheureusement, ces objets en plomb sont dans un état irrécupérable.
J'espère qu'avec ces quelques conseils simples, vous réussirez à nettoyer avantageusement vos médailles religieuses anciennes. Si toutefois, vous n'êtes pas sûr de vous, vous pouvez me contacter via le blog, pour me demander des conseils. Il vaut mieux demander que de faire une bêtise irrécupérable !
Je me tiens également à votre disposition pour nettoyer moi-même vos objets. Un devis sera fait au préalable, en fonction de l'état de l'objet (merci pour cela de me fournir une photo de bonne qualité !). L'envoi et le retour de l'objet se feront en lettre recommandée uniquement, à la charge bien sûr du demandeur.
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